Collection: Fayard
Une personne morale a aussi droit à sa biographie, surtout quand elle mêle si étroitement le destin professionnel et souvent privé de celles et ceux qui l'ont fait naître et grandir : dirigeants et actionnaires, mais aussi auteurs, collaborateurs, directeurs de collection, au milieu de l'ample chœur anonyme de la critique, de la librairie et du public.
L'histoire commence au début de juillet 1857. Cette année-là, Auguste Poulet-Malassis édite Les Fleurs du Mal et Flaubert à maille à partir avec la justice à cause de Madame Bovary. Le chansonnier Béranger vient de mourir à Paris. Une faute immense et émue assiste à ses obsèques. Parmi elle, un garçon d'une vingtaine d'années. Sur son visage, on ne lit guère d'émotion; plutôt une curiosité intense.
Les jours suivants, ce jeune employé au ministère des Finances visite les bibliothèques et demande des œuvres de Béranger. Neuf fois sur dix, on lui répond qu'on ne les a pas en magasin. Quand d'aventure il en découvre un exemplaire, il trouve le prix exorbitant, non pour lui-même, mais pour la multitude de Français qui, à l'époque, fredonnent ces chansons et les recopient en se les passant les uns aux autres, faute de pouvoir les acheter.
Quatre siècles après Gutenberg, le livre imprimé était encore souvent rare et cher. Le rendre disponible et accessible à tous : tel sera le mais premier que se fixera bientôt notre éditeur en herbe, puis son fils prénommé, comme lui, Arthème. ... ....
L'histoire commence au début de juillet 1857. Cette année-là, Auguste Poulet-Malassis édite Les Fleurs du Mal et Flaubert à maille à partir avec la justice à cause de Madame Bovary. Le chansonnier Béranger vient de mourir à Paris. Une faute immense et émue assiste à ses obsèques. Parmi elle, un garçon d'une vingtaine d'années. Sur son visage, on ne lit guère d'émotion; plutôt une curiosité intense.
Les jours suivants, ce jeune employé au ministère des Finances visite les bibliothèques et demande des œuvres de Béranger. Neuf fois sur dix, on lui répond qu'on ne les a pas en magasin. Quand d'aventure il en découvre un exemplaire, il trouve le prix exorbitant, non pour lui-même, mais pour la multitude de Français qui, à l'époque, fredonnent ces chansons et les recopient en se les passant les uns aux autres, faute de pouvoir les acheter.
Quatre siècles après Gutenberg, le livre imprimé était encore souvent rare et cher. Le rendre disponible et accessible à tous : tel sera le mais premier que se fixera bientôt notre éditeur en herbe, puis son fils prénommé, comme lui, Arthème. ... ....